Columbia International Affairs Online: Working Papers

CIAO DATE: 01/2011

Quelle politique pour l'UE au Zimbabwe aujourd'hui?

Vincent Darracq

December 2010

European Union Institute for Security Studies

Abstract

Après l’entrée en vigueur au Zimbabwe du Global Political Agreement (GPA) en septembre 2008 et la formation du Gouvernement d’Unité nationale (GNU) rassemblant ZANU-PF et opposition en février 2009, la politique européenne n’a pas connu de modification fondamentale : elle s’articule toujours autour d’un double arsenal de « sanctions » établi en 2002, constitué de mesures restrictives et appropriées, et seulement révisé à la marge en février 2010. De nouveaux développements ont cependant eu lieu : la reprise du dialogue politique dans le cadre de l’Article 8 de l’Accord de Cotonou et une augmentation substantielle d’une aide humanitaire s’apparentant à de l’aide au développement qui ne dit pas son nom. Une relation nouvelle s’est également engagée sur le sujet entre l’UE et l’Afrique du Sud, l’acteur régional dominant, depuis l’arrivée au pouvoir à Pretoria du président Jacob Zuma en mai 2009. Sur le problème zimbabwéen, l’Afrique du Sud s’est imposée depuis 2000 comme l’interlocuteur et l’intermédiaire incontournable, et a de fait pris en charge, sous mandats de l’Union Africaine, de la SADC ou du Commonwealth, les discussions successives entre acteurs zimbabwéens. Sous Zuma, les échanges UE-Afrique du Sud sur la question zimbabwéenne sont plus francs et cordiaux. La tenue probable d’élections anticipées en 2011 a en particulier été identifiée par les deux partenaires comme une opportunité de travailler en bonne entente pour favoriser une sortie de crise. Mais l’Afrique du Sud reste contrainte dans son action par la SADC, ce qui incarne la dimension proprement régionale de la crise zimbabwéenne, et par l’intransigeance de l’UE sur sa politique de sanctions.